Concert de Meret Becker, accompagnée de Buddy Sacher et Peter Wilmanns.
Création des décors-vidéo par Mark Blezinger en co-réalisation avec Lars Henkel.
Finlande Høllekin gen 40°, selon le dégré de latitude géographique du lieu de la représentation, la première eu lieu au Bar Jeder Vernunft à Berlin. Production Claire Werke, 2005. Tournée en Allemagne et en France (Festival « Le Standard idéal » à la MC 93, Bobigny).
Finlande Høllekin gen 40° est un programme musical hommage inspiré par la Finlande. Au commencement, l'hiver, la pleine obscurité. Nous entrons dans un club où les musiciens et le public ont cessé depuis longtemps de compter les morceaux. Plus personne ne sait l'heure qu'il peut bien être, ni depuis combien de temps déjà on est là. La boule à facettes tourne et ça fait un petit moment qu’elle ne se sent vraiment pas très bien ! Les chevaux sont les seuls à recevoir le coup de grâce. Sur du tango finlandais, rien moins. On plonge dans un monde où se lèvent de fantomatiques aurores boréales, dans les océans de glace désertés par l'amour... en chevauchant quelques comptines nordiques et aussi des chansons françaises, où l'amour et la mer ne font jamais défaut. Nous finissons par retrouver les verts infinis de l'été vrombissant de moustiques. Bien sûr, ces musiciens abreuvés de bière font leur métier la nuit. Mais la nuit est claire elle aussi, feignant un sentiment d'éternelle jeunesse. Toujours fatigués, pareils à des vampires, ils jouent et rejouent leurs chansons bluegrass autour du feu de camp avant de retrouver leur club où sonne le tango. Clair, sombre, comme des ombres ou des silhouettes découpées aux ciseaux… Soumis ainsi aux lois de la nature, imaginons les Finlandais : dans la lumière et l'été perpétuels, puis dans l'obscurité et les neiges éternelles. Comment mettre de l’ordre dans ses sentiments ? Et aussi, pourquoi le faire ? Rien d'étonnant à ce qu'ils se jettent de temps en temps par la fenêtre. Mais leur drame, c'est que leurs fenêtres sont à peu près à la hauteur d'un rez-de-chaussée surélevé. Et qu'ils ne font qu'atterrir, sans douceur certes, sur un matelas de neige. Alors ils préfèrent aller boire un coup. De la bière et du schnaps finlandais. Et se souhaitent mutuellement : "høllekin høllekin !", ce qui signifie : "tchin-tchin !". Et que dit la boussole, quelle direction pour Helsinki ? Depuis Kiel, vers le 47°, de Berlin vers le 35°, de Tokyo vers le 331°, de Bobigny vers le 40°…La lune tombée, le soleil éclipsé, et les étoiles dans la mer absorbées. gen hell sink i' - vers la clarté, je sombre -, quand je m’imbibe de blue et de bière, vers le 67°. Ou le 35° ? Au moment où ça me traverse. Et neige se dit Lumi, et baiser se dit Puss. Et alors je danse avec toi le dernier tango brutal Et je suis tienne une dernière fois Puis tout est done & dead & gone & finnish. Meret est inclassable. Elle a fait un duo avec Nina Hagen et chanté Les Sept péchés capitaux. Elle joue de la scie musicale et d'autres instruments symphoniques. Elle élève un jeune merle qui ne veut plus quitter sa loge. Elle danse aussi très bien. Elle crée des images et des sons envoûtants. Berlin, le Grand Nord, l'enfance, les rêves des adultes, c'est un peu de son univers étrange et troublant, très simple en apparence mais très sophistiqué. Meret, sur sa barque, nous fera passer dans des contrées lointaines.